Bienvenue aux Albarons
Qu’est-ce qu’un albaron ? Et quelle est son origine ?
Revenons tout d’abord à l’histoire géologique de la région. Avant le creusement des gorges de la Vis, qui a démarré vers 3-5 millions d’années, le Causse de Blandas était directement relié au Causse du Larzac méridional. Des cours d’eau parcourraient la surface de ces grands plateaux calcaires, transportant des alluvions issus du massif granitique des Cévennes (secteur Lingas-Aigoual). Ces alluvions se sont déposés dans des poljés, qui correspondent à des grandes dépressions karstiques à fond plat, de taille pluri-kilométrique et entourées de rebords rocheux. D’ailleurs, le mot poljé, que l’on prononce « polié » signifie « plaine » en serbo-croate. Dans la région, nous connaissons le poljé de St Maurice et poljé de Rogues, qui constituaient alors une seule et même plaine avant le creusement du canyon de la Vis. Dans les alluvions accumulées au fond de ces poljés, seuls des galets de quartz, que l’on appelle aussi « albarons », ont résisté à l’altération des dépôts alluviaux dans le temps. Les autres minéraux issus des schistes et granites (comme les micas) ont été transformés en argiles, formant ainsi ces terres rouges que l’on rencontre dans des points bas, tels que les dolines et les poljés du Causse. Les albarons sont des galets de quartz en forme de dragées et teintés d’une couleur ocre-saumonnée. Ils sont bien différents des galets de quartz rencontrés en rivière, de couleur blanche-écrue et de forme plutôt asymétrique. Cela est dû à leur histoire où ils ont subit une longue altération, après le transport des sédiments. De plus, les argiles et les albarons sont parfois mélangés à des gravillons ferrugineux (oxydes de fer et magnétites). De par la nature plus acide de ces sols, on peut y trouver quelques châtaigniers et des bruyères, végétations que l’on rencontre principalement dans les Cévennes. Par ailleurs, ces poljés constituent des terrains fertiles et sont ainsi devenus de véritables plaines cultivables, favorables à l’agropastoralisme. La situation du hameau de la Barre, en bordure du poljé de St Maurice dans lequel on rencontre de nombreux albarons, a ainsi inspiré Dominique et Daniel pour l’appellation de leur lieu d’accueil : le Gîte des Albarons.